Sens du nombre

Newsletter 4 Novembre 2025

Table des matières

Qu’est-ce qui pousse les guppies à rejoindre le plus gros banc de poissons ?

Un éléphant à choisir le seau qui contient le plus de pommes ?

Ou un groupe de lionnes à fuir si le clan rival compte davantage de lions ?

La logique. L’instinct de survie, tu me diras.

Oui, mais comment font-ils sans compter ?

Ils ressentent.


Cette capacité innée à estimer et comparer des quantités s’appelle le sens du nombre.

C’est une intuition naturelle que nous partageons avec le monde animal.

Bien avant de savoir lire ou écrire les chiffres, notre cerveau sait déjà estimer et comparer.

C’est lui qui nous permet de comprendre ce que signifient “plus grand”, “plus petit”, “autant que”…

Les neuroscientifiques Piazza et Dehaene ont conçu un test pour mesurer la précision du sens du nombre.

Un peu comme le tableau des lettres chez l’opticien, mais avec des points.

On montre deux groupes de points, et la personne doit dire lequel en contient le plus.

Les résultats montre comment l’âge et l’éducation affinent notre sens du nombre :

  • à 6 mois, un bébé perçoit une différence seulement si la quantité double (8 contre 16)
  • à 3 ans, il distingue déjà des différences de 40 % (11 vs 16)
  • les adultes discriminent les nombres distants d’environ 15% (14 contre 16)

Et c’est nécessaire car toutes les notions mathématiques s’appuient sur ce socle intuitif.

Avant de calculer, un enfant doit comprendre ce que le nombre représente.

Quand il apprend que 4 + 3 = 7, il ne manipule pas seulement des symboles : il relie cette opération à une idée de quantité.

Le sens du nombre aide à comprendre que les chiffres représentent des quantités bien réelles, qu’on peut comparer entre elles.

C’est cette compréhension intuitive du “combien” qui rend les apprentissages mathématiques solides.

Mais qui ne va pas de soi pour les enfants dyscalculiques.

 

À 11 ans, leur sens du nombre est en moyenne celui d’un enfant de 5 ans.

C’est là que se situe le cœur de la dyscalculie : dans une difficulté à percevoir clairement les quantités et à se les représenter mentalement.

Quand l’intuition des nombres fait défaut

Concrètement, un enfant dyscalculique a du mal à sentir que 8 est plus grand que 6 ou que 3 + 2 “fait” 5 sans recompter.

Son cerveau ne traite pas les quantités avec la même précision que celui des autres enfants. Une différence déjà visible dès la maternelle.

 

Ce déficit précoce perturbe tout l’apprentissage des mathématiques :

❌ les nombres restent abstraits
❌ les calculs ne font pas sens
❌ les automatismes comme les tables s’ancrent difficilement

Mais la bonne nouvelle, c’est que cette intuition se renforce.
Comme un muscle qu’on renforce jour après jour… en s’amusant.

Le cerveau est plastique : il apprend, il s’adapte, il se réorganise. Et c’est exactement ce que permet le jeu.

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